Conférence organisée pour la SHG le 29 novembre 2007

par

Virginie Capizzi, doctorante en histoire contemporaine à l’EHESS


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La nuit à Paris, au 19ème siècle

 

 

Cette conférence a été suivie par un " Repas 19ème siècle " auquel ont participé une cinquantaine de convives

 

 

 

 

 Gentilly la nuit au XIXe siècle


Introduction

A la faveur des développements de l’histoire culturelle depuis une trentaine d’années, de nouveaux objets d’histoire ont émergé. Parmi eux, la nuit, au centre de l’ouvrage de Simone Delattre Les Douze heures noires. La nuit à Paris au XIXe siècle.

Des barrières et des boulevards, avec leurs figures mythiques de marchands de vins, cabaretiers et « filles », aux chiffonniers de la Butte aux Cailles, du récit des crimes et délits à l’histoire de l’éclairage et de la « domestication » de la nuit par l’œuvre conjointe des réverbères et de la police, un nouveau visage de Gentilly se fait…jour.

 

Si la nuit est aujourd’hui relativement sûre, avec des éclairages publics dans presque toutes les rues de la tombée du jour au lever du soleil, si elle est même investie par les pouvoirs publics de manière festive et artistique à l’occasion de la Nuit Blanche, elle était au XIXe siècle bien différente. Plus obscure, plus mystérieuse, plus naturelle encore. Est-elle réellement plus dangereuse ?


En préambule, il faut dire que parler de la nuit à Gentilly est en un certain sens abusif. On distingue facilement des nuits, bien différentes les unes des autres. La nuit n’est pas aussi noire dans le centre et dans les hameaux, elle n’est pas aussi sûre partout, les nuits des riches bourgeois ne sont pas celles des modestes blanchisseurs ou des chiffonniers.

Les nuits des espaces plus ruraux de la commune ne sont pas celles des Barrières proches de Paris.

Les nuits chaudes de l’intérieur des grandes demeures ne sont pas les nuits du dehors des pauvres gens ; là où les uns dînent en société puis vont tranquillement se coucher, d’autres passent la nuit chez les marchands de vin avant de finir sur le trottoir, tandis que d’autres encore se lèvent quand les autres se couchent pour aller travailler (porteurs à la halle, chiffonniers, éboueurs, etc.).

 

Dans toutes ces nuits, j’ai fait le choix de mettre en valeur les nuits les plus pittoresques de Gentilly et de privilégier les nuits populaires plutôt que les soirées et les nuits de la grande bourgeoisie ou de la noblesse, moins présentes à Gentilly même si certains riches industriels et des notables de la moyenne ou de la bonne bourgeoisie résidaient également dans la commune.

 

Texte de la conférence
Nuit à Gentilly.pdf
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